Benoit XVI fustige la soif "d'argent et de savoir"

Dans sa messe de samedi à Paris, le pape Benoit XVI a tenu des propos qui m'ont surpris. Il a ainsi déclaré en substance :

« L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa fin véritable ? » puis « saint Paul explique aux Colossiens que la cupidité insatiable est une idolâtrie et il rappelle à son disciple Timothée que l'amour de l'argent est la racine de tous les maux ».

Cette ruade en direction du matérialisme débridé qui caractérise notre société n'est pas sans me déplaire. Enfin... enfin... l'Eglise argumente de façon tangible - un peu à la façon du Bouddhisme - plutôt que de se réfugier derrière des dogmes. Voilà qui est intéressant. Benoit XVI semble plus morderne qu'on veut le dire... mais pourquoi cette attaque contre le "savoir" ?

Un beau sujet de philo : "Le savoir a t'il détourné l'homme de sa fin véritable". Je ne suis pas certain de vouloir me lancer dans l'antithèse et surtout dans la définition de la "fin véritable". Mais tout de même, mettre l'argent et le pouvoir au même rang que le savoir... cela me choque. Devrait-on rester dans l'ignorance et la béatitude pour être heureux ? Bref, revenons 1000 ans en arrière quand la presse n'avait pas encore été inventée. Laissons le savoir aux mains des édiles et du clergé ? N'est-ce pas un discours réactionnaire et obsolète ? Je dois mal interpréter les propos, autrement ce n'est pas possible.

Ou alors, le pape a voulu signifier que "trop de savoir, tue le savoir", que la course au savoir - scientifique - n'a conduit qu'à ouvrir la boîte de pandore : pollution, nucléaire, production industrielle de masse et... matérialisme. Mais alors... quand s'arrêter ? Soit on ne commence pas soit on ne s'arrête mais on n'arrête pas l'histoire !